TV5MONDE FBSM propose dès ce samedi à 22h55 une nouvelle série canadienne aussi dérangeante que nécessaire : Doute raisonnable. Diffusée à raison de deux épisodes par semaine, cette fiction nous plonge au cœur de témoignages de violences sexuelles, dans une société qui cherche encore à écouter, à croire, et à faire justice. Entre récits bouleversants, confrontations délicates et implications politiques, la série s’inscrit dans l’air du temps avec une force brute. Si la série n’a pas encore été visionnée par la rédaction, sa promesse scénaristique et son approche très humaine de sujets sensibles lui confèrent déjà une certaine gravité et une forte attente.
Le cas Gabriel : une parole qui dérange
Tout commence par la déclaration glaçante de Gabriel, 18 ans, qui affirme avoir été victime d’un viol collectif lors d’une fête organisée par un club cycliste. Une déclaration qui remue d’emblée le vernis social et met en branle la mécanique judiciaire, avec ses zones d’ombre, ses tensions internes, et la difficulté à recueillir des témoignages dans une atmosphère où règnent le doute, le silence, et la peur des conséquences. Alice et Frédéric, duo d’enquêteurs au style complémentaire, doivent interroger les différents participants de cette soirée. Ce premier arc narratif semble se concentrer moins sur l’enquête classique que sur les dynamiques sociales complexes : la peur de parler, l’effet de groupe, les hiérarchies invisibles dans les cercles masculins. Tout porte à croire que Doute raisonnable évite les facilités d’écriture pour explorer la zone grise où se jouent la mémoire, la perception, et la vérité.
Simona : la quête d’une écoute sincère
Dans le premier épisode diffusé ce samedi, intitulé Simona, une jeune femme de 19 ans vient elle aussi livrer un témoignage. Un mois après les faits, elle décide enfin de parler, portée par l’espoir d’être reçue par une équipe majoritairement féminine. Cette volonté de créer un lien de confiance est au cœur de l’épisode. Alice, touchée, tente d’amener Simona à revivre son agression, sans jamais la brusquer. Loin des clichés policiers, la série semble mettre en lumière les méthodes d’enquête respectueuses, mais aussi les limites humaines des professionnels face à la douleur brute. Le dispositif narratif s’annonce sensible, presque clinique, avec l’envie manifeste de montrer ce qui précède le dépôt de plainte : la parole, l’écoute, et surtout le courage de se souvenir. L’épisode promet d’interroger frontalement les mécanismes de soutien aux victimes, tout en exposant les fractures familiales qui peuvent parfois amplifier le traumatisme.
Secrets et pression politique dans l’épisode « Place aux petits »
Le deuxième épisode, intitulé Place aux petits, poursuit l’affaire Simona. Mais cette fois, la fiction se densifie, en injectant une dimension plus politique et sociale. Tandis qu’Alice et Frédéric tentent d’avancer sur le dossier, Simona doit affronter une réalité familiale pesante — un élément qui, souvent, freine voire empêche les victimes de poursuivre leurs démarches. De son côté, le chef Alario découvre que l’enquête pourrait toucher une personnalité publique. Faut-il temporiser ? Enterrer ? Le doute n’a pas seulement sa place dans le récit judiciaire : il s’insinue dans les rouages de l’institution. Alice, droite dans ses bottes, refuse de céder, quitte à s’opposer frontalement à sa hiérarchie. Ces tensions internes annoncent une fiction ambitieuse, où les enjeux de pouvoir, les dilemmes moraux et l’éthique professionnelle se confrontent. Ce deuxième épisode semble ouvrir la voie à une fresque plus large sur l’impact systémique des violences sexuelles, au-delà du seul face-à-face entre victime et agresseur.
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Avec : Julie Perreault, David Boutin, Kathleen Fortin, Nadia Essadiqi, Charli Arcouette, Marc-André Grondin , Karelle Tremblay…
Ce programme est disponible avec sous-titrage en français
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