Ce lundi à 21h10, France 3 propose une soirée cinéma avec Knock, une comédie satirique portée par un Omar Sy tout en malice, en costume trois-pièces et stéthoscope en poche. Adapté de la célèbre pièce de Jules Romains, ce film de Lorraine Lévy revisite avec humour et modernité l’histoire de ce médecin pas tout à fait comme les autres, prêt à tout pour faire fortune. Derrière les sourires et les bons mots, c’est une réflexion sur la médecine, la crédulité collective et le pouvoir de persuasion qui se joue. À l’écran, Omar Sy est accompagné d’Alex Lutz, Ana Girardot et une galerie de seconds rôles savoureux, dans un village où la santé devient un marché comme un autre.
Une comédie grinçante sur fond de satire sociale
Derrière son charme d’ancien filou repenti, Knock est avant tout un stratège hors pair. À peine arrivé dans le village paisible de Saint-Maurice, il repère les failles, les fragilités et les doutes de chacun pour y glisser son diagnostic, aussi douteux soit-il. Ce médecin flamboyant, qui maîtrise autant les silences que les formules médicales, installe doucement une paranoïa collective. Chaque rhume devient symptôme grave, chaque fatigue, un signe inquiétant. Le film, sous ses airs légers, soulève en filigrane des interrogations très contemporaines : jusqu’où peut-on manipuler les peurs pour en tirer profit ? Comment la médecine peut-elle, entre les mains d’un charlatan éloquent, devenir une arme de contrôle social ? Lorraine Lévy, dans sa mise en scène, joue habilement des codes de la comédie populaire et du film à message, tout en laissant la part belle à son acteur principal.
Omar Sy dans un rôle à contre-emploi, entre séduction et duplicité
Habitué des personnages solaires et bienveillants, Omar Sy prend ici un virage plus ambigu. Knock n’est pas un héros : c’est un homme trouble, séducteur mais manipulateur, porté par une ambition froide qui ne recule devant rien. Et pourtant, sous les couches de mensonges et d’arrangements avec l’éthique, une faille affleure. Une rencontre amoureuse, un regard sincère, et soudain l’homme se fissure. L’acteur insuffle à son personnage un mélange de légèreté et de gravité, qui le rend à la fois dangereux et attachant. Face à lui, Alex Lutz campe un ancien confrère vindicatif, incarnation d’un passé peu reluisant venu faire vaciller la façade policée du nouveau docteur. Ana Girardot, dans le rôle de l’institutrice, apporte une douceur lumineuse à cette galerie de personnages, dont chacun semble pris dans une toile tissée avec brio.