Adieu le temps où une simple serviette et une bouteille d’eau suffisaient à profiter d’un après-midi au bord de la mer. Dans l’épisode inédit de Capital diffusé ce soir sur M6, les journalistes de l’émission s’intéressent à un phénomène bien ancré dans les habitudes estivales des Français : l’obsession du confort, même sur le sable. Désormais, chariots multifonctions, fauteuils ultra-légers, tentes anti-UV, aquashoes dernier cri et parasols high-tech envahissent les plages hexagonales. Ce nouvel arsenal a un coût, mais séduit un public de plus en plus large. Derrière cette tendance, des acteurs industriels aux stratégies rodées, comme Decathlon, qui développe ses produits dans des laboratoires d’innovation afin de lancer la star de l’été à des prix ultra-compétitifs. L’émission nous emmène dans les coulisses de cette machine à succès, où tout est pensé pour devancer la concurrence. Mais dans l’ombre de ces mastodontes, des indépendants se battent pour exister. À Marseillan, Christophe et Linda Tisopulot misent gros sur un modèle de chariot de plage vendu à prix cassé, tout droit sorti des rayons de Safari Sub, un grossiste qui parcourt la planète à la recherche de la perle rare. Quant aux start-ups françaises, elles n’ont d’autre choix que de miser sur l’innovation, comme Pacosoleil et son produit combiné cinq-en-un, pensé pour les vacanciers suréquipés.
Camping haut de gamme : la révolution des vacances sous les étoiles
Deuxième grand volet de l’enquête de Capital : le camping, cette valeur sûre des congés d’été, qui n’en finit plus de se transformer. Autrefois synonyme de simplicité, il devient désormais un marché du haut standing, rivalisant sans complexe avec l’hôtellerie classique. En témoignent les chiffres vertigineux : 120 millions de nuitées enregistrées en France l’année dernière, un record que les professionnels du secteur entendent bien dépasser. Pour cela, la recette est claire : toujours plus d’équipements, plus de services, plus de luxe. À Saint-Raphaël, Aurore Laroche réinvente le camping familial fondé par ses parents en y injectant une dose de rêve. Piscines privées, lits king size, climatisation, terrasse paysagée : ses nouveaux hébergements n’ont rien à envier aux hôtels 4 étoiles. Le pari est risqué, mais la demande est bien là. À plus de 3 000 euros la semaine, les clients affluent et exigent un service irréprochable. De leur côté, les géants du secteur – Homair, Sunêlia, Sandaya – adoptent une politique similaire, mais doivent composer avec une équation difficile : proposer toujours plus sans faire exploser les tarifs. Capital enquête sur les arbitrages budgétaires, les stratégies marketing et les défis logistiques qui se cachent derrière cette course au confort.
Lodges, toboggans et business model : une industrie en mutation
Dans un marché en pleine mutation, les petits acteurs n’ont pas dit leur dernier mot. Thierry Poirot, propriétaire d’un camping près de Béziers, illustre bien cette dynamique. Face à la montée en gamme des chaînes, il a opté pour un concept original : les lodges, sortes de tentes safari surdimensionnées, au design raffiné et aux prestations dignes d’un hôtel. Ces hébergements atypiques, à mi-chemin entre nature et luxe, séduisent une clientèle désireuse d’expérience sans renoncer au confort. C’est aussi un moyen pour lui de se différencier et de maintenir une bonne rentabilité sans tomber dans la surenchère des infrastructures XXL. En parallèle, l’émission dévoile les rouages économiques de cette nouvelle ère du camping, entre investissements colossaux, rentabilité à optimiser et saisonnalité pesante. Les campings se professionnalisent, embauchent à tour de bras, et adoptent des stratégies marketing dignes des plus grands groupes hôteliers. En filigrane, une question essentielle : jusqu’où ira la transformation d’un secteur historiquement populaire, désormais pris d’assaut par des vacanciers prêts à payer cher pour le confort… sans renoncer à la convivialité ?
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Magazine de sociétés (2025)
Présentation : Julien Courbet.
