“Le Luron en campagne” sur Public Sénat : quand l’imitation devient une arme politique redoutable

Le Luron en campagne

Le Luron en campagne

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Ce soir à 21h sur Public Sénat, le documentaire Le Luron en campagne revient sur l’ascension fulgurante et les coups d’éclat d’un génie de l’imitation devenu phénomène national : Thierry Le Luron. Figure indissociable du paysage audiovisuel des années 70 et 80, il a incarné une liberté de ton et d’esprit qui ferait frémir plus d’un communicant politique d’aujourd’hui. Son humour féroce, ses pastiches musicaux cinglants et ses imitations mordantes ont fait de lui une légende – et parfois une cible.

Quand Thierry Le Luron dynamite la scène politique

Dans une France encore très compartimentée entre gauche et droite, où le pouvoir présidentiel cultivait le respect et la solennité, Thierry Le Luron s’est imposé comme un trublion hors-norme. Son génie : faire rire tout en grattant là où ça fait mal. Ses cibles ? Valéry Giscard d’Estaing, qu’il affublait de son accent aristocratique en le faisant jouer de l’accordéon, ou encore François Mitterrand, dont il parodiait les silences et les tournures ampoulées. À travers lui, c’est une génération entière de téléspectateurs qui a appris à décoder les discours des puissants. Le Luron en campagne retrace comment cet imitateur hors pair a su faire vaciller l’autorité d’hommes d’État en usant simplement de sa voix et d’un micro. S’il faisait souvent rire, il dérangeait aussi, parfois au point de déclencher des représailles administratives, comme des contrôles fiscaux envoyés en représailles.

Un imitateur visionnaire aux multiples visages

Au-delà de la politique, Thierry Le Luron a puisé dans le show-business un vivier inépuisable de personnages à parodier. Dalida, Charles Aznavour, Julien Clerc, Line Renaud : personne n’échappait à ses pastiches musicaux, qui détournaient les tubes en missiles satiriques. Mais contrairement à une imitation purement vocale, Le Luron s’appropriait les chansons pour en faire des commentaires acerbes sur l’actualité ou la société. Ce n’était jamais gratuit. L’imitation devenait discours, réflexion, et parfois révolte. Ce documentaire permet de revisiter cette facette méconnue de l’artiste, celle d’un chroniqueur du réel qui utilisait les paillettes et les mélodies comme armes de subversion. Une manière de dire que la scène, pour lui, était une tribune politique déguisée.

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Documentaire de Jacques Pessis (2022).

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Samedi 19 juillet

21H

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