Et si, du jour au lendemain, les prisons fermaient ? Et si les coupables réintégraient la société, relogés, encadrés, mais sans passer par la case incarcération ? C’est le postulat radical de Un monde meilleur, série allemande en huit épisodes diffusée dès ce soir à 21h sur CANAL+. Avec deux épisodes chaque lundi, la chaîne propose une œuvre singulière, co-créée par Alexander Lindh et Laurent Mercier, qui questionne les fondations mêmes de notre système judiciaire. Mais cette utopie de réinsertion est-elle réellement viable ? Et surtout, est-elle acceptable pour celles et ceux qui ont déjà tout perdu ?
Quand la ville décide d’effacer les barreaux
La fiction s’installe dans une ville allemande où un maire progressiste, épaulé par une scientifique idéaliste, décide de mener une expérience inédite : fermer la prison locale pour mettre en place un ambitieux programme de réinsertion, Trust. L’objectif ? Rompre avec le modèle punitif traditionnel pour construire une société fondée sur la réparation, l’encadrement thérapeutique et la réintégration. Exit les cellules, place aux appartements, aux accompagnements sociaux, à l’écoute. Une ville sans prison. Sur le papier, le projet est séduisant.
Mais rapidement, la réalité rattrape la fiction. Derrière les grands discours politiques, les tensions sont nombreuses. D’un côté, les anciens détenus tentent tant bien que mal de retrouver une place dans une société qui ne les attend pas. De l’autre, les familles des victimes découvrent, avec stupeur, que ceux qui ont volé, agressé, abusé ou tué leurs proches sont désormais leurs voisins. Une mère croise dans la rue celui qui a détruit la vie de sa fille. Un commerçant découvre que son apprenti a un lourd passé. La ville devient un huis clos moral et social où chaque regard est un jugement.
Des trajectoires intimes dans un débat collectif
C’est là que la série frappe fort : Un monde meilleur ne théorise pas, elle incarne. Elle évite les grandes tirades politiques pour raconter, au plus près, les fêlures humaines. Maria Hofstätter est bouleversante dans le rôle progressiste pro-Trust, tiraillée entre ses convictions et la brutalité des faits. Son personnage, moteur du programme, voit peu à peu sa foi vaciller à mesure que les incidents s’enchaînent et que le maire commence à recadrer les ambitions initiales, préférant l’image publique à la rigueur du terrain.
Face à eux, les habitants forment une galerie de portraits poignants. Alev Irmak (Nesrin Gül) incarne une mère de victime, oscillant entre rage et fatigue émotionnelle. Johannes Kienast, dans le rôle d’un ancien détenu en quête de rédemption, livre une performance d’une rare intensité. Rien n’est simple, rien n’est binaire. Même les criminels les plus odieux sont montrés comme des êtres complexes, parfois sincèrement repentants, souvent perdus. Et les victimes, elles, ne sont jamais instrumentalisées : elles sont là, avec leur colère, leur douleur, leur droit légitime à ne pas pardonner.
Un miroir tendu à notre époque
Au-delà de son intrigue, Un monde meilleur résonne avec nos débats actuels sur la surpopulation carcérale, les récidives, la violence systémique des prisons. Le projet n’est pas né d’un fantasme de scénariste mais d’une réalité bien tangible : dans plusieurs pays, des initiatives de justice restaurative sont à l’étude, voire en cours d’expérimentation. La série, sans jamais verser dans l’angélisme, nous invite à interroger notre attachement à la peine, à la punition, à l’idée même de justice.
Mais elle n’oublie jamais les victimes. Elles sont là, présentes, blessées, vivantes. Et c’est ce qui fait toute la force de la série : elle ne choisit pas un camp. Elle met face à face des mondes irréconciliables et laisse le spectateur avec ses propres dilemmes. Peut-on faire société avec ceux qui ont détruit des vies ? Peut-on réparer sans enfermer ? Faut-il tout pardonner pour aller de l’avant ? Aucune réponse ne sera donnée. Mais la série, elle, aura planté le doute.
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Avec : Maria Hofstätter, Steven Sowah, Katharina Schüttler, Johannes Kienast, Sandra Borgmann, Richard Sammel, Ulrich Brandhoff, Alev Irmak, Youness Aabbaz, Aysima Ergün, Cynthia Micas, Constantin Von Jascheroff…
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