Ce soir à 21h sur Le Figaro TV, le documentaire lève le voile sur Lino Ventura, figure mythique du cinéma hexagonal, à travers un récit tout en archives et en émotions.
Un homme au charisme brut devenu icône populaire
De ses premiers pas dans le milieu cinématographique à la fin des années 50 jusqu’à ses dernières apparitions dans les années 80, Lino Ventura a incarné une figure masculine unique dans le paysage du cinéma français. Avec son allure massive, son regard franc et ses silences lourds de sens, il imposait un style sobre, à mille lieues des excès flamboyants d’autres stars de l’époque. Ce documentaire, intitulé Ventura, une histoire d’homme, s’attache à comprendre ce qui rendait cet acteur si singulier, si magnétique. Non pas par une avalanche de témoignages, mais par un travail minutieux d’archives qui permettent de redécouvrir ses rôles cultes, de Classe tous risques à Garde à vue, en passant par Les Tontons flingueurs. On y saisit cette présence rare, ce jeu à la fois contenu et expressif, qui touchait autant les intellectuels que les spectateurs populaires.
Une virilité pudique et des colères feutrées
Ce qui frappe dans ce portrait, c’est la manière dont il donne à voir, presque en creux, un homme à la fois fort et vulnérable, à la parole rare mais aux émotions vives. Ventura, c’est la tendresse dans un poing fermé, le doute derrière l’autorité, l’amour dans un regard. Le film s’attarde sur cette forme de masculinité désormais en voie de disparition : celle d’un homme qui ne crie pas ses sentiments, mais les porte avec dignité. On comprend que sous l’image du dur à cuire, Ventura abritait une sensibilité farouche, qu’il protégeait derrière sa pudeur. Ses coups de sang à l’écran n’étaient jamais gratuits, toujours habités d’une rage contenue, d’un sens aigu de la justice ou de la loyauté. Cette exploration en archives donne à voir un homme en tension permanente entre le silence et l’éclat, entre le poids du passé et l’amour des siens, entre l’éthique et les compromissions.