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Jeudi 24 avril à 22h45, France 3 Pays de la Loire propose 13 images, un documentaire d’une rare intensité signé Bertrand Latouche. Ce film singulier, soutenu par Ici Pays de la Loire, revient sur un événement qui a bouleversé l’adolescence du réalisateur : le souvenir enfoui d’une mort tragique à laquelle il a assisté, et qu’on lui a demandé d’oublier. À travers un mélange audacieux de reconstitution fictionnelle et de témoignage personnel, 13 images explore les méandres de la mémoire traumatique. Latouche ne cherche pas à établir une vérité absolue : il met en scène les fragments, les silences, les doutes, et cette sensation diffuse d’un passé qui refuse de se dire autrement que par allusions. Il convoque l’art, le récit et le cinéma pour reconstruire une mémoire éclatée, dans une démarche autant thérapeutique que narrative.
Entre documentaire et fiction : les frontières brouillées du récit personnel
Ce qui frappe dans 13 images, c’est sa capacité à jouer des formes et des codes pour exprimer l’indicible. Le film ne se contente pas d’un témoignage à la première personne : il prend des détours, utilise des acteurs pour rejouer des scènes dont l’authenticité est suspendue à l’incertitude du souvenir. Cette reconstitution subjective crée une mise en abîme fascinante, où le spectateur est invité à plonger dans une mémoire construite, voire inventée, comme un reflet brisé d’un réel impossible à saisir pleinement. Le dispositif est minimaliste mais profondément efficace : chaque image semble interroger le spectateur sur sa propre manière de se rappeler, d’oublier, de recomposer le passé. En cela, le film devient universel : au-delà de l’expérience de Latouche, il s’agit d’un voyage dans les coulisses de notre cerveau, là où le souvenir se mêle à l’imaginaire, là où l’on reconstitue notre histoire pour la rendre supportable.
Un film profondément humain, porté par une démarche intime et artistique
Il y a quelque chose de bouleversant dans la démarche de Bertrand Latouche. À 40 ans passés, il ose revenir sur une blessure muette, sur une zone d’ombre que l’enfance a refermée dans le silence. 13 images n’est ni un film de psychanalyse ni une enquête criminelle : c’est une quête, à la fois personnelle et universelle, pour dire ce que les mots peinent à saisir. Le réalisateur assume la part d’incertitude et d’invention dans sa démarche, comme un écho au fonctionnement même de notre mémoire. Il ne cherche pas à restituer un événement dans sa chronologie exacte, mais à en évoquer la charge émotionnelle, les failles, les absences. Le spectateur n’est pas simple témoin, il est convié à participer à cette recherche, à ressentir plutôt qu’à comprendre. Le film interroge la manière dont nos cerveaux fabriquent des récits, parfois pour se protéger, souvent pour survivre. En cela, 13 images est un geste rare, profondément artistique et humain.
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13 images est une œuvre hybride, bouleversante, portée par la voix intime de Bertrand Latouche, qui tente de recréer les morceaux épars d’un souvenir adolescent profondément enfoui. En mêlant documentaire et fiction, le réalisateur ne cherche pas à imposer une vérité, mais à révéler la mécanique de la mémoire traumatique, cette alchimie fragile où l’imaginaire se mêle au réel. C’est un voyage intérieur, sincère et audacieux, où chaque plan interroge notre propre rapport au souvenir, au silence, à la reconstruction de soi.
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Documentaire de Betrand Latouche (2025)
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Jeudi 24 avril
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