Ce samedi en prime time, POLAR+ remet à l’honneur un monument du polar télévisuel avec la rediffusion de Broadchurch, une série britannique qui avait captivé plus de 6 millions de téléspectateurs lors de sa première diffusion en France, sur France 2 en 2014. Véritable phénomène à l’époque, Broadchurch s’est imposée non seulement par la force de son intrigue, mais aussi par la puissance émotionnelle de son traitement. À travers le meurtre d’un jeune garçon dans une ville du Dorset, la série orchestrée par Chris Chibnall – également connu pour son travail sur Doctor Who – entraîne le spectateur dans une enquête aussi troublante que profondément humaine. Portée par deux comédiens exceptionnels, David Tennant (Alec Hardy) et Olivia Colman (Ellie Miller), l’histoire démarre sur une fausse note pour cette dernière : alors qu’elle espérait une promotion, le poste lui échappe au profit d’un inspecteur taciturne au passé chargé. Dans le même temps, la communauté est secouée par une tragédie : le corps sans vie de Danny Latimer, 11 ans, est découvert au pied des falaises. Une onde de choc qui va briser les apparences et révéler les secrets les plus enfouis.
Un duo d’enquêteurs inoubliable et des personnages ciselés
La force de Broadchurch, c’est avant tout son duo central. Alec Hardy, inspecteur sombre, abîmé par une enquête passée qui le hante, débarque dans cette bourgade avec son cynisme et ses méthodes abruptes. Face à lui, Ellie Miller, figure locale, bienveillante et intuitive, voit son univers chavirer lorsque le crime touche de près son entourage : Danny, la victime, n’était autre que l’ami de son propre fils. Leur confrontation, d’abord tendue, va peu à peu se transformer en alliance complexe et émouvante. Autour d’eux gravitent des personnages aux arcs narratifs fouillés, incarnés par un casting d’une rare justesse : Jodie Whittaker bouleversante en mère dévastée, Andrew Buchan dans la peau d’un père écorché, Vicky McClure en journaliste pugnace, ou encore Pauline Quirke, glaçante dans le rôle de la mystérieuse Susan Wright. Chaque épisode distille son lot de révélations et de faux-semblants, plaçant le spectateur dans un état de tension constante. Si l’enquête progresse, la véritable puissance de la série réside dans sa capacité à explorer les répercussions intimes et sociales du crime sur une communauté en apparence unie.
Une mise en scène naturaliste et une atmosphère poignante
Chris Chibnall a su tirer parti des paysages côtiers du sud de l’Angleterre pour ancrer sa série dans un décor à la fois majestueux et inquiétant. Les falaises abruptes, la lumière crue, les ruelles silencieuses : chaque plan semble imprégné de douleur et de non-dits. Loin des effets spectaculaires ou des retournements invraisemblables, Broadchurch privilégie une narration subtile, où le silence pèse autant que les mots. La musique de Ólafur Arnalds vient accentuer cette atmosphère mélancolique, presque sacrée. Sans jamais sombrer dans le pathos, la série prend le temps d’observer ses personnages, de suivre les failles qu’un drame vient raviver. En cela, elle dépasse le simple cadre du polar pour devenir une fresque sur le deuil, le soupçon et la résilience. Un style singulier qui a inspiré plusieurs remakes, notamment Gracepoint aux États-Unis et Malaterra en France, sans jamais égaler la force émotionnelle de l’original.
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Série policière de James Strong (2013)
Avec : David Tennant, Olivia Colman, Andrew Buchan, Jodie Whittaker, Vicky McClure, Charlotte Beaumont , Pauline Quirke, Simone McAullay…
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