Ce samedi à 20h55, RTL9 diffuse Le Dernier Samaritain, un polar culte signé Tony Scott, qui marie à la perfection l’action débridée, l’humour noir et une critique féroce du système américain. Porté par un Bruce Willis au sommet de sa gouaille et par un Damon Wayans inattendu en joueur de football déchu, ce film de 1991 ne laisse aucun répit. Dès les premières minutes, le ton est donné : un climat corrompu, un sport roi souillé par l’argent sale, et au cœur de ce chaos, deux hommes brisés qui vont devoir unir leurs forces. Joe Hallenbeck (Willis), ancien agent des services secrets reconverti en détective privé alcoolique, croise la route de Jimmy Dix (Wayans), ex-star du football américain banni de la ligue. Entre punchlines, balles perdues et règlements de comptes, les deux parias vont remonter la piste d’un complot aussi sale que les coulisses du sport professionnel.
Un scénario tendu comme une corde de guitare, entre flingues, trahisons et humour noir
Ce qui distingue Le Dernier Samaritain des autres films d’action de la décennie, c’est son écriture mordante, signée Shane Black (auteur de L’Arme fatale), qui injecte un humour sec et cinglant dans un monde où tout part à la dérive. L’histoire démarre avec le meurtre brutal de Cory, danseuse et petite amie de Jimmy, sur lequel Joe enquête. Ce point de départ va entraîner les deux anti-héros dans une spirale de violence où les politiciens pourris, les magnats du football et les tueurs à gages rivalisent de cynisme. Chaque scène est millimétrée, chaque échange verbal claque, et l’on sent la patte du réalisateur Tony Scott qui filme les fusillades avec une élégance brutale et une énergie rare. Le film n’a pas peur d’être outrancier, ni d’exposer frontalement la misère morale d’un pays où même les héros ont du mal à croire encore en quelque chose.
Bruce Willis en mode « Die Hard », mais en plus désabusé
C’est peut-être l’un des meilleurs rôles de Bruce Willis dans sa veine « anti-héros déglingué », bien avant que la formule ne soit galvaudée. Avec son imper froissé, sa clope au bec et sa lassitude affichée, Joe Hallenbeck est un pur produit de la désillusion américaine post-Reagan. Face à lui, Damon Wayans étonne dans un rôle plus grave que ses prestations habituelles : Jimmy Dix, joueur banni pour des affaires de dopage, traîne lui aussi son lot de déceptions et de colère. Leur duo fonctionne à merveille : l’un jure plus vite qu’il ne tire, l’autre cogne fort mais cache un cœur en miettes. Ce binôme improbable redonne au film son souffle unique : celui d’une Amérique violente et absurde, mais où l’humour et la loyauté permettent encore de sauver quelques âmes.
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Film action de Tony Scott (1991)
Avec : Bruce Willis, Damon Wayans, Chelsea Field…
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