Ce mardi soir à 21h05, RMC Story rediffuse un classique de la comédie française des années 70 : Les Bidasses s’en vont en guerre. Réalisé par Claude Zidi en 1974, le film met en scène le célèbre groupe des Charlots dans l’un de leurs rôles les plus absurdes et jubilatoires. Moins d’un an après le succès de Les Bidasses en folie, ce second opus reprend la recette du premier, en poussant encore plus loin la satire antimilitariste. Le décor est planté : après avoir été envoyés derrière les barreaux pour leurs bêtises à répétition, les cinq énergumènes retrouvent la liberté… pour mieux plonger dans l’enfer – façon Charlots – du service militaire. Ce n’est pas tant le règlement qui les dérange, mais la bêtise crasse de leurs supérieurs. Résultat : une nouvelle série de gags, de rébellions burlesques et d’idées totalement loufoques pour fuir un système qui leur échappe totalement.
Là où d’autres se plient à l’ordre, les Charlots, eux, trouvent dans l’armée un terrain de jeu absurde. Sous les ordres de gradés bornés (joués notamment par Gérard Jugnot et Jacques Seiler), les joyeux lurons multiplient les stratagèmes pour fuir cette machine à broyer les esprits. Leur cavale les mène dans une ferme isolée, où ils espèrent retrouver un semblant de paix. Mais le répit est de courte durée : cette paisible exploitation est en réalité une cible pour un exercice militaire grandeur nature. Le choc est inévitable, et le rire aussi. Car même en pleine débâcle, les Charlots parviennent à transformer la tragédie en sketch délirant. Zidi, fidèle à son style, orchestre le chaos avec un sens du rythme et du burlesque qui n’ont rien à envier aux comédies à l’américaine. C’est l’humour franchouillard dans toute sa splendeur, parfois potache, souvent irrévérencieux, mais toujours efficace.
Un joyeux bordel signé Charlots, entre satire et nostalgie
Les Bidasses s’en vont en guerre est bien plus qu’une succession de blagues militaires. Il capture l’esprit d’une époque où l’on se moquait allègrement de l’autorité, du service militaire, et d’un ordre établi dont les jeunes ne voulaient plus. On y retrouve cette énergie propre aux années post-68, où l’humour servait aussi de soupape à une génération désabusée. Les Charlots, eux, sont des antihéros parfaits : gaffeurs, rebelles, inadaptés mais profondément humains. C’est cette tendresse sous-jacente qui donne au film un supplément d’âme. Car derrière les grimaces et les gags visuels, se cache un regard amusé mais lucide sur une institution poussiéreuse.
Si le film a parfois été jugé trop caricatural ou répétitif, il reste un témoignage précieux du cinéma comique de cette époque, fait de petits moyens mais de grandes idées. Claude Zidi, qui signera plus tard L’Aile ou la Cuisse ou Les Sous-doués, impose ici un style qui mêle le comique de situation à une mise en scène millimétrée. Le duo Charlots/Zidi fonctionne à plein régime, et même cinquante ans après, certaines scènes restent désopilantes – notamment cette fausse manœuvre militaire qui vire à la catastrophe agricole. Bref, c’est un film doudou, à (re)découvrir avec nostalgie ou à faire découvrir à une nouvelle génération en quête d’un humour simple, mais furieusement efficace.
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Film comédie de Claude Zidi (1974)
Avec : Les Charlots, Paolo Stoppa, Jacques Seiler, Marisa Merlini…
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