À la croisée des arts, de la guerre et du pouvoir, le règne de François Ier (1515-1547) s’impose comme l’un des plus fascinants de l’histoire de France. Ce soir, la série documentaire Les Rois de France consacre un épisode spécial à ce souverain emblématique, sur Le Figaro TV dès 21h. À travers une plongée dans les fastes de la cour et les tourments des champs de bataille, ce nouveau volet entend retracer le parcours d’un roi hors norme, qui a redéfini les contours de la monarchie, placé la culture au cœur de la politique, et mené un bras de fer historique avec l’empereur Charles Quint. Un rendez-vous qui mêle archives, reconstitutions historiques et interventions d’experts, pour redonner vie à une figure monumentale trop souvent réduite à sa légende dorée.

Le roi-chevalier, entre ambition politique et affrontements européens

François Ier, monté sur le trône à seulement 20 ans, incarne rapidement l’image du roi-chevalier : jeune, fougueux, avide de conquêtes et de prestige. La bataille de Marignan en 1515, qu’il remporte de justesse face aux Suisses, l’impose d’emblée comme une figure de légende. Mais derrière l’éclat de cette victoire se cache un long conflit d’influence avec l’Empire de Charles Quint, son grand rival sur la scène européenne. Les guerres d’Italie, les alliances fragiles, les trahisons et la capture du roi à Pavie en 1525 marquent durablement son règne. Le documentaire revient sur cette lutte d’égos, de territoires et d’ambitions qui transforma la carte politique du continent. Ce duel à distance entre deux géants de l’époque sera l’un des fils rouges de la soirée, éclairé par des historiens qui replacent ces épisodes dans le contexte plus vaste des rivalités dynastiques et religieuses du XVIe siècle.

Un mécène de génie au service d’un rayonnement culturel inédit

François Ier ne fut pas seulement un stratège politique : il fut également un homme de culture, sensible à la beauté et au savoir, convaincu que le prestige d’un royaume passe aussi par son rayonnement intellectuel. En accueillant Léonard de Vinci à Amboise, en lançant la construction de Chambord ou en fondant le Collège des Lecteurs Royaux (ancêtre du Collège de France), il jette les bases d’une monarchie moderne, soucieuse de son image autant que de son pouvoir. Le documentaire met en lumière cette facette moins martiale du roi, celle d’un protecteur des arts, collectionneur passionné, bâtisseur inspiré. Le style Renaissance français, dont les châteaux de la Loire sont aujourd’hui les témoins, doit beaucoup à cette impulsion venue du trône. Une manière de gouverner par la beauté, qui tranche avec les portraits plus austères de ses prédécesseurs.

Entre réformes et centralisation : un roi visionnaire face aux mutations de son siècle

Le XVIe siècle est aussi un temps de bouleversements profonds : la Réforme protestante gronde, l’imprimerie transforme la circulation des idées, et la monarchie doit renforcer son autorité pour faire face aux contestations internes. François Ier, dans cette époque de fractures, joue la carte de la centralisation et de la modernisation. Il impose l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, qui fait du français la langue officielle de l’administration — un geste fondateur pour l’unité nationale. Le documentaire revient sur ces réformes structurantes qui témoignent d’un souverain conscient des défis de son temps, naviguant entre la tradition catholique et la pression croissante des idées réformées. Cette séquence du film souligne le rôle d’un roi qui, sans être réformateur au sens théologique, a compris que le pouvoir devait s’adapter ou périr. Une leçon de gouvernance que les analystes d’aujourd’hui pourront encore méditer.