Ce soir à 21h10 sur France 2, la chaîne dégaine une adaptation haletante du best-seller de Linwood Barclay : Cette nuit-là. Une série en quatre épisodes menée par Barbara Probst, qui incarne Sofia, une femme hantée par la disparition inexpliquée de sa famille il y a plus de vingt ans. Un mystère étouffant, une héroïne en quête de vérité… mais faut-il vraiment la croire ?
Un huis clos mental dans un décor à couper le souffle
Dès les premières minutes, Cette nuit-là plante le décor : une maison isolée dans les Vosges, une dispute adolescente, une nuit banale… et le lendemain, le silence. La disparition soudaine des parents et du frère de Sofia, alors âgée de 15 ans, devient le point de bascule d’un récit qui s’étire sur deux décennies. Aujourd’hui mariée et mère de famille, Sofia n’a jamais quitté sa région natale, ni renoncé à l’idée que sa famille puisse réapparaître. L’obsession la ronge, les non-dits l’enchaînent, et lorsque des signes troublants refont surface, elle replonge dans le gouffre. Mais qui croire ? Est-elle victime ou manipulatrice ?
La force de la série réside dans cette ambiguïté, entretenue avec une tension sourde, presque clinique. La mise en scène de Myriam Vinocour, précise et nerveuse, joue des cadrages étroits et des jeux d’ombres pour refléter l’enfermement intérieur de l’héroïne. Les paysages vosgiens deviennent une extension de son malaise : magnifiques mais oppressants. La narration en faux-semblants, l’usage maîtrisé du flashback, et l’interprétation saisissante de Barbara Probst ancrent le spectateur dans une réalité mouvante. On doute de tout, et surtout de ce que l’on croyait avoir compris.
Une adaptation littéraire sous haute tension émotionnelle
Adapter Linwood Barclay n’est jamais anodin. Son écriture dense, paranoïaque, creuse les entrailles du quotidien pour y déterrer l’angoisse. Sophie Exbrayat, productrice chez UGC, en témoigne : « Cette nuit-là fait partie de ces livres qui nous laissent le souvenir haletant d’un rendez-vous intime », confie-t-elle. Elle l’a lu il y a plus de dix ans et l’a toujours porté en elle. Elle évoque « une histoire bouleversante sur une femme figée dans une vie sans racines », un récit qui s’attaque à nos peurs les plus profondes — l’abandon, l’incompréhension, la solitude.
La série traduit cette intensité émotionnelle avec un soin évident. Pascal Elbé, Hugo Becker, Fanny Cottençon, mais aussi Fantine Harduin et Antoine Hamel donnent chair à cette galerie de personnages tiraillés entre empathie et soupçon. La réalisatrice, quant à elle, livre une proposition esthétique marquée, presque picturale, où la lumière et les silences racontent autant que les dialogues. Le spectateur se retrouve, lui aussi, à chercher les indices, à remettre en question chaque regard, chaque mot. Une expérience sensorielle et mentale qui fait glisser doucement vers l’inconfort.
La folie, miroir d’une société qui doute de ses femmes
Ce que Cette nuit-là met en scène, au-delà du suspense, c’est une tragédie intime ancrée dans une réalité glaçante : celle d’une femme que l’on n’écoute plus. Dès que Sofia remet en cause l’ordre établi, on lui oppose la psychiatrisation, le doute, l’accusation. « Une femme dont l’obsession est qualifiée de folie », souligne Sophie Exbrayat dans sa note d’intention. Ce glissement insidieux vers le soupçon permanent rappelle la mécanique hitchcockienne, où la paranoïa devient moteur narratif. Ici, c’est surtout le regard social qui étouffe Sofia, comme si la douleur d’une femme ne pouvait qu’être suspecte.
Ce propos résonne avec une force particulière à l’heure où les récits féminins investissent de plus en plus les récits de genre. Cette nuit-là n’est pas seulement un polar bien ficelé : c’est une plongée dans le psychisme d’une femme blessée, constamment ramenée à son instabilité supposée. C’est aussi un jeu cruel entre souvenirs, hallucinations possibles, et pressions familiales. En cela, la série brille par sa capacité à entretenir le doute jusqu’au vertige. Loin d’un simple “whodunit”, elle interroge notre rapport à la vérité, au souvenir… et à ceux qui nous demandent de les croire.
Série thriller de Myriam Vinocour (2025)
Avec : Barbara Probst, Pascal Elbé, Hugo Becker, Fanny Cottençon, Fantine Harduin, Antoine Hamel, Isabelle Renault…
[/et_pb_text][et_pb_image src= »https://www.planetecsat.com/wp-content/uploads/2024/02/logo-france-2.png » alt= »logo france 2″ title_text= »logo france 2″ url= »@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoicG9zdF9saW5rX3VybF9jaGFpbmVfdHYiLCJzZXR0aW5ncyI6eyJwb3N0X2lkIjoiMzE4MTgifX0=@ » align= »center » _builder_version= »4.27.4″ _dynamic_attributes= »url » _module_preset= »default » max_width= »30% » global_colors_info= »{} » theme_builder_area= »post_content »][/et_pb_image][et_pb_text _builder_version= »4.27.4″ _module_preset= »default » header_font= »–et_global_heading_font|||||||| » header_text_color= »#000000″ header_2_text_color= »#000000″ header_3_text_color= »#000000″ background_color= »#6EE2F5″ custom_padding= »6px||||false|false » hover_enabled= »0″ border_radii= »on|10px|10px|10px|10px » global_colors_info= »{} » theme_builder_area= »post_content » sticky_enabled= »0″]