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Ce dimanche à 20h50, Le Figaro TV rediffuse Un Français nommé Gabin, un documentaire passionnant consacré à l’un des plus grands monuments du cinéma hexagonal. De ses débuts modestes à son ascension fulgurante sur les écrans, de la France des années 30 à celle de l’après-guerre, la vie de Jean Gabin s’est confondue avec celle de tout un pays. À travers des images d’archives, des extraits de films mythiques et des témoignages de ceux qui l’ont côtoyé, ce film dresse le portrait d’un acteur devenu symbole national. À l’heure où la mémoire culturelle est précieuse, ce rendez-vous télévisé nous replonge dans une époque où le septième art avait le pouvoir de raconter une nation.

Un destin qui s’écrit à travers le siècle

Avant d’être Jean Gabin, il y avait Jean-Alexis Moncorgé, un gamin d’origines modestes fasciné par la terre et les locomotives. Si la scène et les plateaux de tournage ont fini par l’adopter, c’est la France réelle, celle des campagnes, des bistrots et des ouvriers, qui coule dans ses veines. Le documentaire revient sur ses premiers pas dans le monde du spectacle, entre music-hall et cinéma muet, jusqu’à son explosion dans les années 30 avec des chefs-d’œuvre comme La Grande Illusion ou Le Quai des brumes. Gabin, c’est ce regard las mais digne, cette voix rocailleuse, cette manière d’incarner le peuple sans jamais tomber dans la caricature. Il devient ainsi, sans vraiment le vouloir, une figure presque politique : l’homme du Front populaire, celui des classes laborieuses, mais aussi du refus des compromissions.

Une filmographie miroir de la France

En rejouant la trajectoire de Gabin, c’est un demi-siècle d’histoire sociale et culturelle française qui défile. Le documentaire tisse un parallèle fin entre ses rôles emblématiques et les mutations du pays : l’ouvrier désabusé, le flic incorruptible, le chef d’entreprise paternaliste ou le paysan enraciné. Dans chacun de ces visages, le public reconnaît un père, un oncle, un voisin, une part de lui-même. Le Gabin des années 50-60 incarne une France reconstruite mais nostalgique, celle des Trente Glorieuses, de l’ordre et de l’autorité bienveillante. Le documentaire le montre aussi à l’écart des modes, fidèle à son style, dans une époque qui change plus vite que lui. Et c’est sans doute cette fidélité à soi, cette permanence, qui fait de Gabin un repère stable dans un monde mouvant.

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Documentaire de Yves Jeuland.

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