Ce mardi à 21h05, Chérie 25 diffuse Tanguy, le retour, la suite aussi inattendue qu’hilarante du phénomène Tanguy sorti en 2001. Dix-sept ans après avoir désespérément tenté de se débarrasser de leur fils devenu adulte, Paul et Édith pensaient en avoir fini avec la cohabitation infernale. Mais la vie est pleine de surprises (et d’ironie). Tanguy, la quarantaine bien entamée, réapparaît sur le pas de leur porte, le regard triste et la valise pleine. Pire : il n’est pas seul. Sa petite fille Zhu l’accompagne, conséquence directe de sa séparation douloureuse avec Meï Lin. Le retour du fils prodigue n’est pas sans conséquences, surtout quand ce dernier commence à reprendre ses aises, comme si rien n’avait changé. L’ambiance familiale, entre rires gênés et moments de pure folie, reprend de plus belle sous la caméra acérée d’Étienne Chatiliez, qui signe ici une suite savoureuse, aussi piquante que la première.
La revanche de Tanguy : plus vieux, plus triste… et toujours chez papa-maman
Tanguy n’est plus le jeune homme de 28 ans qui refusait de couper le cordon : à 44 ans, c’est un père célibataire meurtri qui revient se réfugier dans le cocon familial. Paul et Édith, campés par un André Dussollier et une Sabine Azéma toujours aussi formidables de justesse comique, oscillent entre compassion sincère et frayeur absolue. Leur « tout-petit » semble brisé, et tout l’amour parental resurgit immédiatement. On ne peut que sourire en voyant ce couple bourgeois bien intentionné retomber dans ses travers, croyant pouvoir « réparer » leur fils avec des petits plats maison et des attentions constantes. Mais comme souvent avec Chatiliez, sous la surface des bons sentiments, se cache une satire au vitriol sur l’égoïsme bienveillant, les dépendances affectives et cette fameuse génération boomer qui, à force de vouloir tout contrôler, finit par se faire déborder.
Un retour hilarant… mais pas sans cruauté
Ce second opus joue sur une mécanique bien connue : celle du retour du fils indésirable, devenu un parasite affectueux. Mais là où Tanguy premier du nom fonctionnait comme une comédie générationnelle, Tanguy, le retour prend une tournure plus douce-amère. On rit, bien sûr — beaucoup — grâce à des situations absurdes et un trio d’acteurs impeccables (Éric Berger est toujours aussi parfait en grand dadais lunaire). Mais on sent aussi poindre une certaine mélancolie. Les années ont passé, les personnages ont vieilli, et ce retour à la case départ n’est plus tout à fait aussi innocent. Le film pose, sans jamais se prendre au sérieux, des questions sur le rôle des parents, la difficulté de couper le cordon, et cette étrange nostalgie d’un passé idéalisé. L’écriture mordante et les dialogues ciselés font le reste : on est à la fois émus, agacés, et surtout ravis de retrouver ces figures devenues cultes.
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Film comédie de Etienne Chatiliez (2016)
Avec : André Dussollier, Sabine Azema, Eric Berger…
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