Trente ans après un tournant mémoriel historique, LCP revient ce soir sur un discours qui a changé la France. Le 16 juillet 1995, Jacques Chirac reconnaissait officiellement, pour la première fois, la responsabilité de l’État français dans la rafle du Vel d’Hiv. Une déclaration qui allait briser cinquante années de silence officiel. À 20h30, la chaîne parlementaire diffuse L’irréparable, 1995, le discours du Vel d’Hiv, un documentaire inédit qui retrace la genèse de ce moment décisif, à travers les témoignages d’acteurs et d’historiens de premier plan.
Un discours présidentiel, une fracture historique
Le 16 juillet 1995, sur les lieux mêmes où, en 1942, plus de 13 000 Juifs furent arrêtés par la police française avant d’être envoyés vers la mort, Jacques Chirac prononce un discours qui fait l’effet d’un séisme. Depuis la Libération, la doctrine gaullienne – reprise par François Mitterrand – avait toujours maintenu une séparation stricte entre Vichy et la République, exonérant ainsi l’État français de toute responsabilité dans les crimes de la Shoah. Ce jour-là, sous une pluie battante et les regards de survivants, le tout nouveau président, élu deux mois plus tôt, parle d’« irréparable », d’« acte criminel », et surtout de la « faute de la France ». Le documentaire diffusé ce soir revient sur cette séquence capitale et en déconstruit les rouages politiques, intellectuels et mémoriels. Comment ce discours a-t-il vu le jour ? Qui en a rédigé les termes ? Quelle stratégie a guidé l’Élysée dans ce changement radical de ton ? À travers une enquête rigoureuse, le film éclaire les coulisses de cette prise de parole fondatrice.
Une parole libérée après des décennies d’ambiguïtés
Ce n’est pas seulement un discours que L’irréparable interroge, mais toute une époque. Celle d’un pays longtemps réticent à reconnaître ses fautes, paralysé par le mythe d’une Résistance unanime et d’un peuple uni derrière De Gaulle. Les intervenants, parmi lesquels Christine Albanel – plume de Chirac et conseillère culture de l’époque – ou encore Frédéric Salat-Baroux, alors haut fonctionnaire à l’Élysée, replacent ce tournant dans son contexte : celui d’une société française en mutation, confrontée à l’émergence d’une nouvelle mémoire de la Shoah, portée notamment par les enfants de déportés. Le documentaire accorde également une place essentielle aux historiens Laurent Joly, Henry Rousso ou encore Sarah Gensburger, qui analysent les implications profondes de cette reconnaissance : institutionnalisation du devoir de mémoire, reconfiguration des politiques publiques, modification des programmes scolaires. Par-delà l’événement politique, ce que le film montre avec subtilité, c’est une transformation collective : celle d’une France qui choisit enfin de regarder en face ses propres zones d’ombre.
Les témoins de l’Histoire face à la caméra
Ce documentaire prend une dimension bouleversante en donnant la parole à ceux pour qui ce discours fut bien plus qu’un événement médiatique ou politique : une réparation. Rachel Jedinak, rescapée de la rafle du Vel d’Hiv, aujourd’hui l’une des dernières voix vivantes de cette tragédie, revient sur l’émotion ressentie ce jour-là, à quelques mètres de Jacques Chirac. Elle incarne, avec force et pudeur, la mémoire vivante de cette France brisée. Le témoignage de Serge Klarsfeld, inlassable militant de la vérité et président de l’Association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, met en lumière le rôle de la société civile dans l’émergence d’un discours de vérité. Quant à François Hollande, invité à commenter en tant qu’ancien président, il apporte une perspective sur l’héritage politique de cet engagement inédit. Ce sont ces regards croisés – victimes, chercheurs, responsables politiques – qui donnent au film toute sa profondeur. Un documentaire nécessaire, sobre, pédagogique, et profondément humain, à voir sur LCP.
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