Le Sanctuaire : Un thriller adolescent sous tension glacée

critique du film le sanctuaire

critique du film le sanctuaire

Le Sanctuaire, premier long-métrage du réalisateur Andrea De Sica, s’aventure dans l’univers feutré et énigmatique d’un pensionnat d’élite perché sur les hauteurs enneigées de l’Italie. Ce thriller, diffusé en août sur Eurochannel, propose dès les premières images une ambiance lourde où le silence dissimule la révolte.

Synopsis

Giulio, adolescent issu d’un milieu privilégié, atterrit dans un internat aussi strict qu’isolé. Très vite, il se lie d’amitié avec Edoardo, camarade excentrique et rebelle. Ensemble, ils s’échappent régulièrement dans la forêt pour rejoindre une boîte de nuit clandestine. Ce lieu, à l’atmosphère surréaliste, devient le théâtre de découvertes aussi fascinantes qu’inquiétantes, amenant les deux jeunes garçons à démêler les sombres secrets de leur établissement.

Points forts

  • Un pitch bien amené : Le point de départ est captivant et la montée en tension autour du pensionnat intrigue immédiatement. L’amitié entre Giulio et Edoardo est traitée avec une sincérité touchante, offrant au film une base émotionnelle solide.
  • Maîtrise visuelle : De Sica impressionne par la qualité esthétique de sa réalisation. Le sentiment d’isolement, le froid des couloirs, la splendeur inquiétante des paysages alpins et les lumières nocturnes de la boîte clandestine sont parfaitement mis en valeur. Le film ose flirter avec l’onirisme et propose des séquences visuelles qui marquent longtemps.
  • Interprétation : Vincenzo Crea (Giulio) et Ludovico Succio (Edoardo) livrent des performances nuancées, naviguant habilement entre vulnérabilité et rébellion.

Limites et réserves

  • Rythme inégal : Malgré ses qualités plastiques et un univers immersif, le film éprouve quelques difficultés à maintenir une tension constante. Le récit alterne passages contemplatifs et montées d’adrénaline, sans trouver toujours la juste mesure. Certains spectateurs risquent de se retrouver dans une forme d’entre-deux, guettant une intensité dramatique que le film, parfois, hésite à pleinement assumer.
  • Scénario en demi-teinte : Si le point de départ est intrigant, le glissement progressif vers le fantastique ou l’étrange n’est pas toujours pleinement exploité. La critique de la société élitiste et la réflexion sur la liberté restent parfois en retrait, au bénéfice d’ambiances plus que d’une construction narrative solide.

Un hommage au cinéma d’auteur européen

Andrea De Sica, petit-fils du légendaire Vittorio De Sica, revendique une approche où réalisme et stylisation se mêlent. On sent les influences de Lynch, Antonioni ou de films comme Suspiria, mais le réalisateur tente aussi de s’imposer par sa propre voix. Ce parti pris donne au film un ton singulier, à la lisière du fantastique et du drame psychologique, mais peut aussi alimenter chez le spectateur une certaine frustration face à un récit volontairement énigmatique.

Conclusion

Le Sanctuaire séduit par la beauté de sa mise en scène et la justesse de ses comédiens. Cependant, il souffre d’un manque de régularité dans la narration qui en atténue la puissance émotionnelle. Ceux qui attendent un thriller sans concession ni temps mort risquent de rester sur leur faim, alors que les amateurs d’atmosphères glaçantes et de portraits d’adolescence contrariée y trouveront matière à réflexion.

À voir pour son ambiance unique et sa photographie soignée, malgré quelques longueurs et un rythme parfois vacillant.

logo Eurochannel

Le Sanctuaire
Dimanche 31 août à 20H50 sur Eurochannel

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