Ce dimanche soir, France 3 poursuit la diffusion tant attendue de la quatrième saison de Les carnets de Max Liebermann (Vienna Blood en version originale), avec la seconde partie de cette nouvelle salve d’épisodes, à 21h05. Adaptée des romans de Frank Tallis, cette série britannique et autrichienne mêle psychologie, énigmes policières et tensions sociales dans une Vienne du début du XXe siècle aux allures de poudrière intellectuelle et politique. Le Docteur Max Liebermann, incarné par Matthew Beard, et l’inspecteur Oskar Rheinhardt (Juergen Maurer) se retrouvent cette fois pris au piège d’une machination où trahisons et loyautés se brouillent dangereusement, sur fond de menaces qui dépassent les frontières du simple fait divers.
Un traître insaisissable : Méphisto, l’ombre dans les coulisses de l’Empire
L’intrigue principale de cette deuxième partie de saison s’articule autour de la traque d’un mystérieux traître connu sous le nom de Méphisto. Ce personnage insaisissable, aussi cultivé que redoutable, semble infiltrer les sphères les plus sensibles du pouvoir impérial austro-hongrois. Son objectif : provoquer une implosion de l’intérieur. Max Liebermann, psychiatre à la pensée analytique fine et moderne, se voit contraint de quitter les salles de concert et les séminaires freudiens pour plonger au cœur d’un complot aux ramifications inquiétantes. À ses côtés, l’inspecteur Rheinhardt doit faire face à une pression croissante, entre devoir patriotique, conflits d’intérêts et luttes d’influence. La relation entre les deux hommes, si complémentaire depuis le début de la série, est mise à rude épreuve, chacun portant en lui le poids de ses convictions et de ses choix moraux. Ce nouvel épisode ne se contente pas de résoudre une énigme : il ouvre une brèche dans les certitudes et questionne la fidélité à l’État autant qu’à soi-même.
Les Liebermann face à leurs démons intimes et politiques
La série, au fil des saisons, s’est également imposée comme une chronique familiale et sociale d’une époque tiraillée entre modernité et traditions. Dans cette seconde partie de saison 4, les personnages secondaires, et en particulier la famille Liebermann, prennent une place centrale. Rachel (Amelia Bullmore) et Mendel (Conleth Hill), les parents de Max, voient leur quotidien bouleversé par les répercussions de l’affaire Méphisto, tandis que Leah (Charlene McKenna), sœur de Max, se trouve elle aussi entraînée dans une spirale de doutes et de risques. Clara Weiss (Luise Von Finckh), toujours présente en filigrane, incarne ce passé sentimental que Max n’arrive pas à trancher totalement. Ce nouvel arc narratif mêle donc avec subtilité l’intime et le politique, révélant que dans une Vienne en mutation, personne ne peut prétendre à l’innocence ou à la neutralité. Les choix sont cruels, les conséquences implacables, et la série, comme à son habitude, excelle dans l’art de montrer la complexité morale de ses protagonistes.
Vienne au bord du gouffre : le thriller prend une dimension géopolitique
L’Empire vacille. Voilà l’une des affirmations les plus fortes de cette nouvelle salve d’épisodes. Les rues viennoises, somptueuses et feutrées en apparence, dissimulent des tensions profondes : montée du nationalisme, divisions religieuses, mouvements révolutionnaires. En mettant ses deux héros face à un ennemi aussi idéologique que réel, la série franchit un cap. Les enquêtes ne se limitent plus à des meurtres ou des disparitions, elles touchent désormais à l’identité même d’une nation en crise. La photographie, toujours aussi léchée, sert une mise en scène où le doute, le danger et l’angoisse montent en puissance. Sans avoir besoin de scènes spectaculaires, Les carnets de Max Liebermann parvient à instiller un suspense dense et oppressant, digne des meilleurs polars politiques. La frontière entre enquête criminelle et thriller d’espionnage s’efface, au profit d’un récit ambitieux et foisonnant.
La seconde partie de la saison 4 de Les carnets de Max Liebermann poursuit l’élévation d’une série qui n’a jamais cédé à la facilité. Les épisodes diffusés ce soir plongent les téléspectateurs dans une Vienne en ébullition, à travers une enquête sur un traître qui menace les fondements mêmes de l’Empire. Max et Oskar, fidèles à eux-mêmes mais profondément ébranlés, évoluent dans un univers où les masques tombent, les allégeances se renversent et les choix personnels deviennent politiques. Cette nouvelle intrigue, plus sombre et plus dense, fait franchir un nouveau cap narratif à la série, qui assume pleinement son ambition : allier finesse psychologique, tension policière et réflexion historique dans un ensemble aussi élégant que captivant.
La Valse de Méphisto (seconde partie) [E.02]
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