Entre thriller familial et mythe local glaçant, Meurtres à La Rochelle s’invite sur les écrans ce mercredi à 20h50 sur TV Breizh. Porté par Philippe Caroit et Dounia Coesens, ce téléfilm policier plante son intrigue dans les ruelles pavées de la célèbre cité portuaire, entre passé religieux tourmenté et tensions père-fille explosives. Dès les premières minutes, le crime mis en scène semble réveiller les fantômes du XVIIe siècle, époque où la ville fut le théâtre de l’un des épisodes les plus sombres de son histoire.
Une mise en scène macabre au cœur du patrimoine rochelais
Lorsque le corps d’un homme d’affaires influent est découvert pendu dans l’emblématique tour Saint-Nicolas, un frisson parcourt les murs chargés d’histoire de La Rochelle. Plus qu’un simple meurtre, la scène évoque un rituel : une lettre « A », tracée au sang sur le front de la victime, comme un symbole énigmatique qui ouvre la voie à d’autres crimes. Ce détail macabre réveille dans l’imaginaire collectif la légende des sept moines catholiques massacrés par les protestants au XVIIe siècle. Une tragédie encore vivace dans les mémoires locales, souvent racontée comme une malédiction capable de ressurgir à chaque époque troublée. La fiction s’empare ici de ce folklore sanglant pour nourrir une enquête policière où les crimes d’aujourd’hui semblent résonner avec les fautes d’hier.
Un duo père-fille sous tension au centre de l’enquête
Au cœur de l’investigation, le capitaine Raphaël Weiss se retrouve contraint de collaborer avec sa fille, Justine Balmont, commandante à Bordeaux, appelée en renfort pour diriger l’enquête. Mais cette réunion forcée ne se fait pas sans heurts : père et fille ne se sont plus parlé depuis deux ans, et vingt années de silences et de rancœurs viennent alourdir leur collaboration. Si l’affaire les oblige à faire équipe, elle agit aussi comme un révélateur des failles intimes et des blessures familiales jamais refermées. Justine, déterminée et méthodique, sent rapidement que certains éléments de l’affaire pourraient bien être liés à la vie personnelle de son père. L’enquête prend alors une tournure plus intime et plus trouble, où la frontière entre enquêteur et suspect devient floue.
Quand les secrets du passé ressurgissent pour juger les vivants
Alors que les indices s’accumulent et que la piste de la malédiction devient de plus en plus symbolique, Justine commence à creuser dans le passé de son père. Ce qu’elle découvre ne va pas seulement bouleverser son jugement professionnel, mais aussi remettre en question son histoire familiale tout entière. Les pièces du puzzle s’emboîtent lentement, dessinant le portrait d’un homme rongé par des secrets inavoués, peut-être même capable du pire. Meurtres à La Rochelle s’impose ainsi comme un polar classique en surface, mais habité par des tensions profondes, où l’héritage familial et la mémoire collective s’entrelacent pour former un récit à la fois dramatique et mystérieux. La cité portuaire devient le théâtre d’un huis clos à ciel ouvert, où le poids du passé pourrait bien écraser les vivants.
Fiction policière d’Etienne Dhaene (2015)
Avec : Philippe Caroit, Dounia Coesens…
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