Public Sénat lève le voile cet été sur des pans méconnus de notre patrimoine avec une nouvelle saison inédite de Patrimoines de France, à suivre dès maintenant sur la chaîne. Avec des épisodes diffusés chaque jour jusqu’au 25 juillet, cette cinquième saison explore les territoires, les légendes et les traces laissées par les hommes dans la pierre, la mémoire ou les traditions. De la peste noire en Provence aux cabanons de Marseille, des cornemuses berrichonnes aux fortifications de la ligne Maginot, ce tour de France documentaire offre une traversée captivante de notre passé collectif. Une immersion sensible et documentée, où chaque épisode tisse un lien fort entre lieux, histoire et identité.
Des épidémies et des pierres : mémoire de peste en Provence et santé urbaine à Paris
La saison 5 débute par un épisode dense et saisissant sur les grandes épidémies qui ont marqué le territoire. Dans « La Provence au temps de la peste noire », les caméras de Public Sénat suivent un étonnant mur de pierre sèche dans les monts de Vaucluse. Dressé au XVIIIe siècle pour contenir l’expansion de la peste venue par la mer, il constitue aujourd’hui un monument oublié, vestige muet de la terreur et de l’isolement. À Paris, la capitale devient le décor d’une autre lutte : celle contre l’insalubrité. L’épisode « Paris, ville saine pour des corps sains » montre comment, au fil des siècles, l’urbanisme s’est imposé comme un remède aux fléaux sanitaires. Quais de Seine, squares, immeubles haussmanniens… autant d’aménagements qui incarnent une stratégie de survie urbaine.
Un cabanon à soi : entre Méditerranée et Antilles, les maisons racontent les peuples
Dans l’épisode suivant, diffusé lundi, les réalisateurs partent sur les rives de Marseille et dans les jardins colorés de Guadeloupe pour interroger l’attachement des Français à leur habitat. À Marseille, les cabanons de pêcheurs, nés d’une nécessité économique, se transforment avec le temps en bastions culturels d’un art de vivre tourné vers la mer. Loin de la métropole, en Guadeloupe, ce sont les cases créoles qui racontent une autre histoire : celle d’un peuple marqué par l’esclavage mais qui a su faire de ces maisons modestes un symbole d’identité, d’autonomie et de résilience. Ces habitats, simples en apparence, concentrent en réalité une immense charge historique et affective.
Fortifier le territoire : les lignes de défense comme remparts et stigmates
Mardi, la série prend un tournant plus martial avec « Lignes de défense », un épisode consacré aux fortifications françaises de l’entre-deux-guerres. La légendaire ligne Maginot, souvent moquée pour son inutilité lors de la Seconde Guerre mondiale, est ici redécouverte dans toute sa démesure. Dans les forêts du Grand Est, bunkers et tourelles se dressent comme les fantômes d’une guerre perdue. Mais le récit ne s’arrête pas là. En allant dans les Alpes-Maritimes, la série met en lumière une autre facette, moins connue : la ligne Alpine. Moins célèbre mais plus efficace, elle a permis de contenir les forces de Mussolini, et demeure l’un des rares succès de la stratégie défensive française.
Quand les cultures étrangères façonnent les territoires
Le mercredi, l’épisode « Sous influence étrangère » s’intéresse à deux régions profondément marquées par des apports extérieurs. Dans le Berry, c’est l’épopée des Écossais venus combattre pendant la guerre de Cent Ans qui a laissé une empreinte musicale et vestimentaire encore vivante aujourd’hui. Entre légendes et traditions, la cornemuse résonne toujours dans les campagnes berrichonnes. Plus au sud, à Sète, c’est une autre migration qui a sculpté les ruelles du Quartier Haut : celle des Italiens, pêcheurs venus tenter leur chance dans les eaux poissonneuses du Languedoc. Marginalisés à leur arrivée, ils ont fini par imprégner durablement l’âme populaire de la ville.
Bêtes mythiques et ports renaissants : la France entre imaginaire et reconstruction
Les deux derniers épisodes de la semaine mettent en valeur des figures symboliques et des lieux de renaissance. Jeudi, place aux créatures et aux mythes dans « Des hommes et des bêtes ». Entre la légende de la Bête du Gévaudan en Lozère et les rituels carnavalesques autour de l’ours dans les Pyrénées, l’émission explore le lien profond entre nature, tradition et identité collective. Enfin, vendredi, le focus est mis sur les ports, ces interfaces entre terre et mer qui résistent au temps et aux tempêtes. À La Ciotat comme à Lorient, les chantiers navals racontent des récits de sueur, d’exil et de résilience. Là où l’on construisait des bateaux, c’est tout un monde ouvrier et maritime que la série documente, avec une justesse rare.
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