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Ce soir à 21h05, France 3 rediffuse La malédiction du lys, un polar captivant qui mêle enquête policière contemporaine et fantômes du passé. L’intrigue s’ouvre sur la découverte macabre du corps d’un promoteur immobilier, également candidat à la mairie de Bordeaux, assassiné selon un rituel ancestral et glaçant, autrefois réservé aux esclaves noirs en fuite. Ce meurtre, qui ne peut être qu’un message, secoue les hautes sphères de la bourgeoisie bordelaise. Car la victime, comme ceux qui la découvrent, fait partie de l’élite locale, issue de familles dont le nom a longtemps été associé à la prospérité… mais aussi à la traite négrière. Dès les premières scènes, le téléfilm ancre son propos dans un territoire chargé d’histoire, où le passé n’a jamais vraiment été oublié.
Une enquête à deux voix, entre Bordeaux et Paris, tradition et modernité
Face à ce crime hors norme, l’enquêtrice Clémence Lacoste – interprétée par la charismatique Erika Sainte – doit s’allier au lieutenant parisien Antoine Rosy, campé par David Baïot, plus habitué aux bureaux climatisés qu’aux scènes de crime oppressantes. Leur duo, initialement désaccordé, fonctionne peu à peu comme un miroir des tensions entre deux visions de la justice, de l’histoire et même de l’identité. Clémence, flic de terrain, connaît Bordeaux comme sa poche, ses ruelles comme ses zones d’ombre. Antoine, méthodique et cultivé, apporte une distance salutaire et une lecture plus globale. Ensemble, ils plongent dans un labyrinthe d’archives familiales, de non-dits historiques et de douleurs enfouies. Et ce qu’ils vont découvrir dépasse largement le cadre d’un simple homicide : c’est une partie de la mémoire collective bordelaise qu’ils exhument, à coups de révélations fracassantes.
Une fiction engagée, entre thriller et devoir de mémoire
Avec son scénario à la fois tendu et intelligent, La malédiction du lys réussit le pari de conjuguer suspense policier et questionnement sur la mémoire coloniale. La mise en scène soignée, les décors somptueux de la ville de Bordeaux et les performances habitées des comédiens (Jeanne Bournaud, Frédéric Andrau, Vincent Lecoeur, Christophe Favre…) renforcent l’impact de cette œuvre rare. Le film ne se contente pas de dérouler une intrigue captivante, il invite le spectateur à réfléchir à ce que l’on cache derrière les façades des hôtels particuliers et dans les branches de certains arbres généalogiques. Et si la fiction use de ressorts narratifs classiques, elle évite le piège du manichéisme, préférant la complexité des personnages et des héritages. Entre douleur intime et responsabilité collective, La malédiction du lys dresse le portrait d’une ville et de ses cicatrices invisibles.
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La malédiction du lys est bien plus qu’un téléfilm policier : c’est une œuvre forte qui interroge l’histoire cachée derrière les grandes familles bordelaises et leur rôle dans la traite négrière. À travers une enquête palpitante portée par un duo de flics aux tempéraments opposés, le film explore les liens profonds entre passé et présent, entre mémoire refoulée et vérité qui finit toujours par remonter à la surface. Une rediffusion à ne pas manquer, tant pour la qualité de l’intrigue que pour la pertinence de son propos.
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Fiction policière de Philippe Niang (2023)
Avec : Erika Sainte, David Baïot, Christophe Favre, Jeanne Bournaud, Frédéric Andrau…
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Mardi 8 avril
21H05
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